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Alger(1)
surnommée el Bahdja (la joyeuse), el mahroussa (la bien-gardée) ou encore la blanche, tant par les Algériens que par les Français
mercredi 28 juillet 2010, par
Alger, surnommée el Bahdja (la joyeuse),
el mahroussa (la bien-gardée) ou encore la blanche, tant
par les Algériens que par les Français, est la capitale de l'Algérie et la plus
grande ville du pays. Située au bord de la mer Méditerranée, la ville donne son
nom à la wilaya (1) dont elle est le chef-lieu. En 2010,
la ville d'Alger compte 2 239 613 habitants. Avec 4,375 millions
d'habitants, l'agglomération d'Alger est la première agglomération du Maghreb et
la wilaya d'Alger compte 6 488 795 habitants. Alger fut également,
jusqu'en 1962, la deuxième ville de France.
Le nom d'« Alger » dérive du catalan
Alguère, lui-même tiré de Djezaïr du nom donné par Bologhine ibn
Ziri (2), fondateur de la dynastie Zirides
(3), lorsqu'il bâtit la ville en 960 sur les ruines de
l'ancienne ville au nom romain Icosium ; Djezaïr Beni Mezghenna. La
signification du nom donné par Bologhine ibn Ziri.
voudrait que le nom soit donné en référence aux îles qui faisaient face au port d’Alger à l'époque et qui furent plus tard rattachées à sa jetée actuelle, « Les Îlots », en français « Les Îles des Mezghenna ». Le terme d'île pourrait, selon des géographes musulmans du Moyen Âge, également désigner la côte fertile de l’actuelle Algérie, coincée entre le vaste Sahara et la Méditerranée, apparaissant alors comme une île de vie, Al-Jaza’ir.
Il est d'une extrême importance de préciser que Al Bakri (4), célèbre polygraphe andalou, dans sa Description de l'Afrique septentrionale, cite dans son chapitre sur La route d'Achir (5) à Djzayer Beni Mezghenna (vers l'an 1068, soit 6 siècles avant les Turcs, 4 siècles avant Ibn Khaldoun (6), 1 siècle avant les Almohades (7) et une décennie avant les Almoravides (8), soit à peine 2 siècles après l'islamisation de l'Afrique du Nord), cite la ville d'Alger comme encore imposante et sertie de voûtes et autres assises monumentales prouvant qu'elle fut « la capitale d'un vaste empire ». Louis Mas Latrie, reprend les propos d'El Bekri s'agissant de ses inductions quant à Icosium « capitale d'un vaste empire », Icosium n'étant qu'une cité parmi d'autres au sein de l'Empire romain. Concernant le nom même, Al Bakri dit que la ville s'appelle « Djzèyer Beni Mezghanna » et l'orthographie en arabe « Djzèyèr ». De plus, très prolixe dans ses descriptions, il ne précise à aucun moment du chapitre que « Djzèyèr » signifie « les îles », bien au contraire assimilant le nom de la ville aux Beni Mezghenna (9). La version arabe, très claire à ce sujet fit régulièrement par la suite l'objet d'excès en interprétations. Ainsi, dans la traduction faite par William Mac Guckin de Slane (10), ce dernier rajouta l'explication « les îles de la tribu Mezghenna », mention qui n'existe nullement dans la version du texte arabe originel. De plus, De Slane orthographia « Djazaïr » au lieu de « Djzèyer » tel que transcrit phonétiquement par Al Bakri qui, lui, s'abstint dans son texte de toute interprétation superflue. Nous saurons alors de manière formelle que le nom d'Alger ne comporte pas l'article défini « El » propre à la langue arabe, nous laissant croire que Djzèyer ne fait pas référence à un nom commun, ni à un qualificatif ou adjectif, alors précédés de l'article « El », mais qu'il s'agit plutôt d'un nom propre tout comme Mezghenna, Achir (qui ne se disent pas El-Mezghenna ou El-Achir, etc). Ainsi, le « El » de « El-Djazaïr » généralement admis est un rajout ultérieur, ayant induit à une fausse interprétation du nom d'Alger, faisant coïncider la ressemblance phonétique du mot avec la présence d'îlots. La tradition orale, plus conservatrice et au plus près de l'origine n'aura-t-elle pas conservé le vocable alors initial tel que transcrit alors par Al Bakri : Djzèyer/Dzèyer, qui sans l'article « El », est plus apte à désigner Ziri que des îlots (sachant en outre qu'en arabe l'île se dit El-Djazira et au pluriel El-Djouzour ). Et être un « Dziri » (c'est-à-dire Algérois), signifie en toute logique davantage être un « Ziride » (la ville devint sous Bologhine ibn Ziri (11) la capitale de la dynastie Zirides, tribu des Ziri) qu'un îlien ou insulaire. Al Bakri est considéré comme le tout premier polygraphe ayant couché par écrit la géographie de l'Afrique du Nord médiévale (il associait encore le terme « El-Maghrib » avec celui de « Ifriqya », il ne citait pas « d'îles du Maghreb »). Par conséquent, si l'on doit retranscrire rigoureusement en langue arabe le nom d'Alger tel qu'écrit pour la première fois, il ne faudra plus l'orthographier « El-Djazaïr », mais « Djzèyèr » avec le « y » et sans « El » : selon l'orthographe d' Al Bakri alors au plus proche du parler de l'époque de la dynastie Ziride. Le nom de Tigzirt (12) : Tigzirt aurait pu être associée aussi au terme « île », sorte de berbérisation du mot arabe « el-djazira », qui deviendrait Tidjzirt puis Tigzirt, mais la ville située sur la côte de la Grande Kabylie, demeurée berbérophone, a gardé sa signification ancienne venue de ighzer (la source/ruisseau), devenue « Tighzert » (la petite source/petit ruisseau), toponyme alors extrêmement répandu dans toute l'Afrique du Nord jusqu'aux confins du Sahara. En face de Tigzirt il y a aussi une série d'îlots, tout comme le cas d'Alger, la ville possède en outre des ruines romaines ainsi que les restes d'une importante fontaine, ce qui est en tout point semblable avec le cas d'Alger...mais aussi Ténès, Cherchell, Carthage, Tunis, Tanger, Essaouira/Mogador, Barcelone, Marseille, etc., tous les ports protégés sont devancés d'îlots, un fait commun. Tigzirt n'aura pas connu de doute sur son toponyme dans la mesure où aucun enjeu idéologique ne vint disputer la paternité de la ville, contrairement à Alger qui connut un développement croissant, notamment depuis sa repropriation par Bologhine ibn Ziri, fondateur de la dynastie Zirides (Iziryen en Tamazight et el-ziriyoun en arabe, branche de la nation Sanhadja (13) et allié au Kutama (14), d'abord alliés, puis vassal des Fatimides (15), et fondateurs d'El Qahera, alias Le Caire).
voudrait que le nom soit donné en référence aux îles qui faisaient face au port d’Alger à l'époque et qui furent plus tard rattachées à sa jetée actuelle, « Les Îlots », en français « Les Îles des Mezghenna ». Le terme d'île pourrait, selon des géographes musulmans du Moyen Âge, également désigner la côte fertile de l’actuelle Algérie, coincée entre le vaste Sahara et la Méditerranée, apparaissant alors comme une île de vie, Al-Jaza’ir.
Il est d'une extrême importance de préciser que Al Bakri (4), célèbre polygraphe andalou, dans sa Description de l'Afrique septentrionale, cite dans son chapitre sur La route d'Achir (5) à Djzayer Beni Mezghenna (vers l'an 1068, soit 6 siècles avant les Turcs, 4 siècles avant Ibn Khaldoun (6), 1 siècle avant les Almohades (7) et une décennie avant les Almoravides (8), soit à peine 2 siècles après l'islamisation de l'Afrique du Nord), cite la ville d'Alger comme encore imposante et sertie de voûtes et autres assises monumentales prouvant qu'elle fut « la capitale d'un vaste empire ». Louis Mas Latrie, reprend les propos d'El Bekri s'agissant de ses inductions quant à Icosium « capitale d'un vaste empire », Icosium n'étant qu'une cité parmi d'autres au sein de l'Empire romain. Concernant le nom même, Al Bakri dit que la ville s'appelle « Djzèyer Beni Mezghanna » et l'orthographie en arabe « Djzèyèr ». De plus, très prolixe dans ses descriptions, il ne précise à aucun moment du chapitre que « Djzèyèr » signifie « les îles », bien au contraire assimilant le nom de la ville aux Beni Mezghenna (9). La version arabe, très claire à ce sujet fit régulièrement par la suite l'objet d'excès en interprétations. Ainsi, dans la traduction faite par William Mac Guckin de Slane (10), ce dernier rajouta l'explication « les îles de la tribu Mezghenna », mention qui n'existe nullement dans la version du texte arabe originel. De plus, De Slane orthographia « Djazaïr » au lieu de « Djzèyer » tel que transcrit phonétiquement par Al Bakri qui, lui, s'abstint dans son texte de toute interprétation superflue. Nous saurons alors de manière formelle que le nom d'Alger ne comporte pas l'article défini « El » propre à la langue arabe, nous laissant croire que Djzèyer ne fait pas référence à un nom commun, ni à un qualificatif ou adjectif, alors précédés de l'article « El », mais qu'il s'agit plutôt d'un nom propre tout comme Mezghenna, Achir (qui ne se disent pas El-Mezghenna ou El-Achir, etc). Ainsi, le « El » de « El-Djazaïr » généralement admis est un rajout ultérieur, ayant induit à une fausse interprétation du nom d'Alger, faisant coïncider la ressemblance phonétique du mot avec la présence d'îlots. La tradition orale, plus conservatrice et au plus près de l'origine n'aura-t-elle pas conservé le vocable alors initial tel que transcrit alors par Al Bakri : Djzèyer/Dzèyer, qui sans l'article « El », est plus apte à désigner Ziri que des îlots (sachant en outre qu'en arabe l'île se dit El-Djazira et au pluriel El-Djouzour ). Et être un « Dziri » (c'est-à-dire Algérois), signifie en toute logique davantage être un « Ziride » (la ville devint sous Bologhine ibn Ziri (11) la capitale de la dynastie Zirides, tribu des Ziri) qu'un îlien ou insulaire. Al Bakri est considéré comme le tout premier polygraphe ayant couché par écrit la géographie de l'Afrique du Nord médiévale (il associait encore le terme « El-Maghrib » avec celui de « Ifriqya », il ne citait pas « d'îles du Maghreb »). Par conséquent, si l'on doit retranscrire rigoureusement en langue arabe le nom d'Alger tel qu'écrit pour la première fois, il ne faudra plus l'orthographier « El-Djazaïr », mais « Djzèyèr » avec le « y » et sans « El » : selon l'orthographe d' Al Bakri alors au plus proche du parler de l'époque de la dynastie Ziride. Le nom de Tigzirt (12) : Tigzirt aurait pu être associée aussi au terme « île », sorte de berbérisation du mot arabe « el-djazira », qui deviendrait Tidjzirt puis Tigzirt, mais la ville située sur la côte de la Grande Kabylie, demeurée berbérophone, a gardé sa signification ancienne venue de ighzer (la source/ruisseau), devenue « Tighzert » (la petite source/petit ruisseau), toponyme alors extrêmement répandu dans toute l'Afrique du Nord jusqu'aux confins du Sahara. En face de Tigzirt il y a aussi une série d'îlots, tout comme le cas d'Alger, la ville possède en outre des ruines romaines ainsi que les restes d'une importante fontaine, ce qui est en tout point semblable avec le cas d'Alger...mais aussi Ténès, Cherchell, Carthage, Tunis, Tanger, Essaouira/Mogador, Barcelone, Marseille, etc., tous les ports protégés sont devancés d'îlots, un fait commun. Tigzirt n'aura pas connu de doute sur son toponyme dans la mesure où aucun enjeu idéologique ne vint disputer la paternité de la ville, contrairement à Alger qui connut un développement croissant, notamment depuis sa repropriation par Bologhine ibn Ziri, fondateur de la dynastie Zirides (Iziryen en Tamazight et el-ziriyoun en arabe, branche de la nation Sanhadja (13) et allié au Kutama (14), d'abord alliés, puis vassal des Fatimides (15), et fondateurs d'El Qahera, alias Le Caire).
Dans son dictionnaire de la langue française,
Jean-Baptiste-Bonaventure rapporte que les Ottomans et les autochtones
appelaient la ville d'Alger du nom d'Al-Ghazi, de « ghazw » en
arabe, la conquérante, puisque la piraterie navale était dirigée contre les
chrétiens. Il précise aussi qu'Alger, de Al Djazaïr, est un royaume situé entre
l'actuelle Tunisie et l'actuel Maroc, sachant que ce royaume était « une
île » qu'il fallait relier au continent. Ainsi, il est question ici de tout
un territoire dénommé île, et non plus la seule ville d'Alger (et celle-ci n'est
pas située sur une île, ni une péninsule), ce qui rejoint les propos d'Idriss
(16) qui traversant le Maghreb pour rejoindre le Maroc,
considéra ce territoire comme une suite d'îles (massifs montagneux habités,
verdoyants et riches en eaux et cultures) entre la mer Méditerranée et l'océan
Atlantique d'une part et le Sahara d'autre part. Ainsi le lien entre
« Alger » et sa signification « île » est ici joint à l'idée
d'une île parmi d'autres au sein d'un territoire plus grand, le Maghreb ou
« les îles du Couchant » selon Al Idrissi (et non pas les îlots qui
font face à la ville elle-même) ce qui coïncide avec la phonétique
Dzyer/Dziri/Dziryoun pour Ziri en berbère et Djazira en arabe.
Selon Smaïl Medjeber, Alger fut prise par Bologhine ibn
Ziri qui lui donne le nom de Ziri pour honorer son père. Alger vient de
l'anthroponyme Ziri.
Enfin il faut noter que Al Bakri, repris par Louis Mas
Latrie, à plusieurs siècles de distance, confirme le fait que les habitants
d'Alger et de ses alentours (Mitidja) étaient Berbères
(17) (donc pour l'époque du haut Moyen-Âge, une telle
distinction révèle la berbérophonie de ces populations) et vivaient à la limite
du royaume Hammadides encore en place. Alger ne pouvait signifier
« El-Djazaïr/les îles » en parler berbère, d'autant que de fondation
Zirides, les At Mezghan (Beni Mezghenna) ont été soumis, à une époque plus
ancienne, à la conquête ziride pour devenir les « Zirides Beni
Mezghenna » après l'occupation de la ville par Bologhine ibn
Ziri.
Alger est la deuxième plus grande ville du Maghreb. Elle
est précédée par Casablanca.
(à
suivre...)
Notes
(1) La wilaya d'Alger est une division territoriale principale de
l'Algérie, issue de l'ancien département français d'Alger.
Sa préfecture est Alger. Elle est peuplée de 3 657 342
habitants.
(2) Bologhine ibn Ziri, de son nom complet Abou
al-Foutouh Sayf al-Dawla Bologhin ben Ziri as-Sanhadji, est le fondateur de
la dynastie berbère des Zirides régnant sur l'Ifriqiya de 972 à 1152.
(3) Les Zirides sont une dynastie berbère régnant sur l'Ifriqiya à
partir de 973, d'abord au nom des Fatimides, jusqu'à être affaiblis par les
Hilaliens et finalement remplacés par les Almohades en 1127.
En 1014/1015, les Zirides se divisent en deux lignées : Les Hammadides
fondés par Hammad ibn Bologhin au Maghreb et ceux qui sont parfois appelés
Badicides du nom de Badis qui continue la lignée directe.
Les Zirides étendent leur influence en Andalousie, après la chute du
pouvoir des Omeyyades de Cordoue. Une branche de la famille y fonde le royaume
de Grenade et fait de cette ville leur capitale. En 1090, les Almoravides y
prennent le pouvoir et réunifient les royaumes de taïfas.
En Afrique, la division des Zirides, la rupture avec les Fatimides et
l'arrivée des Hilaliens et les alliances néfastes qu'elle provoque, font que les
Zirides et les Hammadides sont finalement remplacés par les Almohades en
1127.
(4) Abū Ubayd Abd Allāh ibn Abd al-Azīz ibn Muḥammad
al-Bakrī ou Abou Obeid el-Bekri, géographe et historien de
l'Hispanie musulmane (Al-Andalus), est né en 1014 à Huelva. Fils du l'émir de la
taïfa de Huelva et Saltes, al-Bakrī a passé la majeure partie de sa vie à
Cordoue où il est décédé en 1094.
Il est l'auteur d'un dictionnaire géographique, le Dictionnaire des mots
indécis (cf. André Miquel), dont les noms sont classés par ordre
alphabétique et concernent surtout l'Arabie. Il a également écrit une
Description géographique du monde connu, sorte de compilation dont il
reste des fragments, notamment les parties qui décrivent l'Afrique du Nord et le
Soudan.
Al-Bakri décrit également dans ses ouvrages l'Europe et la péninsule
arabique qu'il n'a jamais visité. Son œuvre majeure reste Kitāb al-Masālik
wa-al-Mamālik (Livre des routes et des royaumes), rédigé en 1068 dans la
tradition de Ibn Khurradadhbeh, basé sur les récits de voyage des marchands et
marins antérieurs ou contemporains, parmi lesquels Yusuf al-Warraq et Ibrahim
ibn Ya'qub. Son travail est marqué par une relative objectivité, par sa méthode,
avec laquelle il a décrit pour chaque pays, son peuple, ses coutumes, son climat
et ses principales villes, avec plein d'anecdotes. Toutefois, une grande partie
de ses écrits ne nous est pas parvenue.
Al-Bakri est le nom d'un cratère sur la lune nommé en son honneur.
(5) Achir fut la première capitale ziride.
Elle fut fondée par Ziri ibn Menad. Selon Claude Martin, Achir fut la
capitale des Zirides qui est située dans la montagne de Tetteri au Sud Est de la
daira d'Ain-Boucif Médéa en Algérie. La ville avait une altitude de 1280 m. Et
selon Ibn Khaldoun, le mont Tetri est le royaume des Zirides et dans lequel se
trouvent les ruines de Achir.
L'Achir de Ziri ibn Menad. - L'éponyme de la dynastie berbère, qui héritait
de la domination sur l'Ifriqya, avait été le lieutenant fidèle et actif des
Fatimides. Dans leurs luttes contre les soldats d'Abou Yazid et contre les
Zénètes, qui dominaient à l'ouest de Tiaret, ses interventions avaient joué un
rôle décisif. Aussi, le Calife el-Quaim l'avait-il autorisé à affirmer sa jeune
puissance par la construction d'une capitale qui lui servit de place forte et de
magasin, Achir (à l'est de Ksar el Boukhari, sur les flancs du Djebel
Lakhdar).
G. Marçais, qui a recherché sur place les vestiges des constructions
zirides, a montré qu'ils révèlent les progrès du fondateur de la dynastie.
Achir prit rapidement de l'importance. Située dans une position
géographique idéale pour une capitale, sur la frontière naturelle qui séparer
les plaines du Tell occidental des montagners kabyles de l'Est, il commandait la
route qui grimpe de la côte, en suivant les crêtes, et surveillait les nomades
de la plaine. Son essor reût l'encouragement du calife. Ziri y transporta les
habitants d'autres villes, peut-être aussi les indésirables qui ne se trouvaient
pas en sécurité ailleurs, puis l'entoura d'épaisses murailles. Au début du XIe
siècle, Al Bakri rapporte que « l'on assure que, dans toute la région, il
n'y a pas de place qui soit plus forte, plus difficile à prendre et plus propre
à décourager l'ennemi », car dix hommes suffisent à défendre.
Place inexpugnable, mais aussi lieu d'échanges actifs entre Tell et steppe,
centre intellectuel où affluaient légistes et savants, Achir fit vraiment figure
de capitale et Ziri de souverain qui commandait aux contingents les plus
redoutables, surveillait le Maghreb central du haut de son belvédère et frappait
monnaie à son nom.
Achir était le coeur de la puissance sanhajienne. Aussi, quand le brusque
succès du calife rendit les Zirides maîtres de l'Ifriqiya n'abondonnèrent-ils
leur capitale qu'à regret. Ce fut petit à petit que les émirs emmenerent leurs
familles vers la nouvelle capitale, relâchèrent les liens qui les attachaient à
Achir et firent de leur ancien domaine une marche confiée à leurs proches,
jusqu'au jour où elle leur échappa.
Le mot Achir signifiait l'eau ; il y a beaucoup des mots
qui sont utilisés jusqu'à nos jours en langue berbère ancienne.
(6) Ibn Khaldoun, de son nom complet Abou Zeid Abd
er-Rahman Ben Mohamed Ben Khaldoun el-Hadrami, né le 27 mai 1332 à Tunis et mort
le 17 mars 1406 au Caire, est un historien, philosophe, diplomate et homme
politique d'Ifriqiya.
Sa façon d'analyser les changements sociaux et politiques qu'il a observé
dans le Maghreb et l'Espagne de son époque lui vaut d'être considéré comme étant
à l'avant-garde de la sociologie. C'est surtout un historien de premier plan
auquel on doit la Muqaddima (traduite par les Prolégomènes et qui
est en fait son Introduction à l'histoire universelle) et Le Livre des
exemples ou Livre des considérations sur l'histoire des Arabes, des
Persans et des Berbères. Ce sont deux ouvrages résolument modernes dans leur
méthode, Ibn Khaldoun insistant dès le début sur l'importance des sources, de
leur authenticité et de leur vérification à l'aune de critères purement
rationnels. Georges Marçais affirme que « l'œuvre d'Ibn Khaldoun est un des
ouvrages les plus substantiels et les plus intéressants qu'ait produit l'esprit
humain ».
Sa vie se déroule dans une époque fort troublée, marquée par divers
bouleversements socio-politiques, par l'apparition de la peste noire et par
d'incessantes luttes dynastiques en Afrique du Nord. Les Mérinides contrôlent le
Maroc à la suite de la chute des Almohades, les Zianides dominent l'ouest de
l'Algérie alors que les Hafsides tiennent l'est de l'Algérie, la Tunisie et la
Cyrénaïque. Ces trois dynasties combattent pour l'hégémonie en Afrique du Nord
tout en étant sous la menace constante d'incursions de tribus arabes et de la
dissidence des tribus berbères vivant à proximité et à l'intérieur de leurs
frontières respectives. Dans la péninsule Ibérique, les derniers royaumes
musulmans tentent tant bien que mal de circonscrire l'irrésistible avancée de la
reconquista galicienne et castillane, tandis que l'Orient fait face aux
invasions turco-mongoles.
(7) Les Almohades « qui proclame l’unité divine », ou
Banu Abd al-Mumin, sont une dynastie musulmane berbère qui domina
l'Afrique du Nord et l'Espagne de 1147 à 1269. Muhammad ibn Tûmart, issue d'un
mouvement religieux appuyé par un groupe de tribus berbères du Haut Atlas
marocain (en majorité masmouda), organise le renversement des Almoravides et par
la suite, Abd al-Mumin (Almohades) et sa famille, issus des Zénètes, prennent la
relève et éliminent les Zirides et les Hammadides. Les Almohades sont renversés
par trois dynasties berbères les Mérinides, les Zianides et les Hafsides au
Maghreb.
(8) Les Almoravides sont une dynastie berbère du Sahara qui
nomadisaient entre l'actuel Sénégal et le Sud de l'actuel Maroc, dont le berceau
était l'Adrar de Mauritanie. Etant nomades, les Almoravides ne pouvaient donc
avoir, par définition même, ni de territoire fixe ni de berceau. Par ailleurs,
les Almoravides appartiennent à la grande tribu des Sanhadja dont il existe
diverses tribus dispersées à travers le Maghreb et sur une partie de l'Afrique
subsaharienne.
Pour Bernard Lugan, historien spécialiste de l'Afrique,le mouvement
almoravide faisait partie intégrante de l'histoire du Maroc.
Le mouvement serait né parmi les nomades Sanhadja sur l'île de Tidra, île
que certains historiens situent dans le sud de la Mauritanie actuelle alors que
d'autres la situe dans l'actuel Sénégal.
Le terme Almoravide désigne en premier lieu un mouvement religieux musulman
malékite qui donna naissance en second lieu à une dynastie.
Elle est affiliée à la tribu berbère des Sanhadja dont les Lemtouma
constitue une branche tribale. Du XIe siècle au XIIe siècle, ils régnèrent sur le Sahara, une partie du
Maghreb et une partie de la péninsule Ibérique.
Les Lemtouma formaient en effet une branche tribale qui nomadisait entre le
Sud de l'actuel Sénégal et le Sud de l'actuel Maroc et appartenant au grand
groupe des Sanhadja. st En 1048, Les Lemtouma se coalisèrent sous l'impulsion
d'un prédicateur malékite, Abdallah Ibn Yasin et d'un chef local et fondèrent le
mouvement Almoravide.
Youssef Ibn Tachfin fut le premier émir de la dynastie et il fonda
Marrakech qui est devenue La capitale. Il conquit l’Espagne en 1086 avec
15 000 hommes.
Le royaume est délimité par l’océan Atlantique à l’ouest, par le royaume de
Castille, le royaume de Navarre, le royaume d'Aragon, le comté de Barcelone et
le comté d'Urgell au nord, par les Hammadides et les Zirides à l’est, et de
facto au sud par le Sahara (royaumes du Bambouk, Bure, Lobi, empire du Mali et
empire du Ghana).
(9) Beni Mezghenna ou Beni Mezghanna est une tribu
qui appartient aux Sanhadjas, selon Ibn Khaldoun. Ils habitent les haghalic des
Banou Djad près d'Alger.
(10) William Mac Guckin, baron de Slane (1801-1878),
militaire et membre de l'Institut, philologue arabisant, est connu pour ses
traductions en français des œuvres d'historiens et géographe arabes du Moyen
Âge.
(11) Bologhine ibn Ziri, de son nom complet Abou
al-Foutouh Sayf al-Dawla Bologhin ben Ziri as-Sanhadji, est le fondateur de
la dynastie berbère des Zirides régnant sur l'Ifriqiya de 972 à 1152.
(12) Tigzirt est une ville cotière de Kabylie, chef-lieu
de commune et de daira de même nom dans la wilaya de Tizi-Ouzou Algérie.
(13) Les Sanhadja sont une grande confédération de tribus berbères
du Moyen Âge. Ils appartiennent à la grande branche berbère de Branis et ont
pour ancêtre Mazigh, d'après Ibn Khaldoun.
(14) Les Kutama sont une tribu berbères du nord de l'Algérie. La
tribu a eu un rôle important du point de vue historique durant l'époque
médiévale au centre de l' Afrique du Nord. Il fondent un royaume opposant aux
Aghlabides.
Ensuite, ils deviennent des vassaux Fatimides et ils formèrent une dynastie
berbère au Sud de l'Italie en Sicile. Ils seront des alliés aux Zirides.
Cependant, un point de divergence entre les Zirides et les Kutumas créait un
conflit entre ces deux groupes. Les Kutama se déplacèrent vers l'Égypte pour
aider les Fatimides et fondèrent Le Caire. Les Siwa sont des Kutama. Regroupés
au début du Xe siècle à Ikedjane (de nos jours Beni Aziz), dans
l'Est algérien en Petite Kabylie, actuellement Jijel, Mila, Sétif, littoral
algérien.
(15) Les Fatimides sont une dynastie musulmane installée à Ikdjane
dans l'actuelle wilaya de Sétif en Algérie. Elle régna sur l'Ifriqiya de
(909-1048), en Égypte (969-1171).
Issus de la secte chiite des ismaéliens — pour laquelle le calife doit être choisi parmi les descendants de Ali, cousin et gendre du prophète de l'islam Mahomet, les Fatimides considèrent les Abbassides sunnites comme des usurpateurs de ce titre.
Issus de la secte chiite des ismaéliens — pour laquelle le calife doit être choisi parmi les descendants de Ali, cousin et gendre du prophète de l'islam Mahomet, les Fatimides considèrent les Abbassides sunnites comme des usurpateurs de ce titre.
(16) Idrîss Ierarabe :
idrīss ben `abd allah ben al-kamil, appelé au Maroc Moulay Idrîs Al-Akbar fils
de Mawlâna Abd-allah Al-Kâmil "le parfait" fils d'Al-Hassan II fils de al-Hassan
as-Sibth fils de l'imam Ali ibn Abi Talib et Fatima Zahra fille de Mahomet et
fondateur du royaume du Maroc. Il contesta le droit au pouvoir des Abbassides
sur la terre de l'islam et entra en combat avec eux mais fut battu à la bataille
de Fakh près de La Mecque mais réussit à échapper avec son compagnon Rached à la
mecque puis il s'évada au Maroc pour fuir le massacre de sa famille par les
Abbassides en 786. Il fut accueilli par la tribu berbère des Aouraba région de
Walili (Volubilis), ville fondée par les romains près de Meknès (788).
Après une période de règne de 3 ans pendant laquelle il consolida son pouvoir
sur une grande partie de l'actuel Maroc, il conquit la ville de Tlemcen
jusqu'alors sous contrôle des Abassides, le Calife Abasside Haroun Al-Rachid
furieux de ce succès et craignant une expansion du royaume Idrisside en
direction de son empire, décida d'envoyer un serviteur assassin Souleiman ibn
jarir Achamakh 791 qui réussit à empoisonner et tuer le roi Marocain, qui laissa
lsa femme Kenza enceinte. Son fils Idriss II accédera au trône à l'âge de 11
ans. Son tombeau se trouve à Moulay Idriss Zerhoun, village à flanc de montagne
près des ruines de Volubilis.
(17) Les Imazighen ou Berbères sont un ensemble d'ethnies
autochtones d'Afrique du Nord. Ils occupaient, à une certaine époque, un large
territoire qui allait de l'Ouest de la vallée de Nil jusqu'à l'Atlantique et
l'ensemble du Sahara et y fondèrent de puissants royaumes, formés de tribus
confédérées. Connus dans l'Antiquité sous les noms de Libyens, Maures, Gétules,
Garamantes ou encore Numides, ils subirent ensuite l'occupation romaine, la
christianisation, l'invasion vandale avant d'être convertis à l'islam.
Le plus connus des royaumes berbères fut la Numidie et ses rois tels que
Gaïa, Syphax et Massinissa. On peut aussi parler de l'ancienne Libye ainsi que
les tribus connues tels que les Libus, et les XXIIe et XIIIe dynasties
égyptiennes, qui en sont issues. Sans oublier la Province romaine d'Afrique où
fut créé la civilisation de Carthage par les colons Phéniciens. Il y eut aussi
des expansions berbères à travers le Sud du Sahara, la plus récentes est celle
des Touaregs et la plus ancienne celle des Capsiens.
Plus réduites, les zones berbérophones d'aujourd'hui sont inégalement
réparties dans des pays tels que le Maroc, l'Algérie, la Libye, la Tunisie et
l'Égypte. Les langues berbères forment une branche de la famille des langues
afro-asiatiques. Autrefois, leur alphabet était le tifinagh, encore utilisé par
les Touaregs.
Les Berbères constituent donc une mosaïque de peuples de l'Égypte au Maroc,
se caractérisant par des relations linguistiques , culturelles et ethniques. On
distingue plusieurs formes de langues berbères : chleuh, kabyle et Tamasheq
sont les plus importants composants du Tamazight (c'est-à-dire "langues des
Imazighen"). À travers l’histoire, les Berbères et leurs langues ont connus des
influences romaines, puniques, arabes, turque ou encore françaises, ce qui fait
que de nos jours, sont appelés officiellement "berbères", les ethnies du Maghreb
parlant, se considérant et se réclamant berbère.
Selon Charles-Robert Ageron, « dans l'usage
courant, qui continue la tradition arabe, on appelle Berbères l'ensemble des
populations du Maghreb ».